Vers une médecine personnalisée
 
Lorsqu’un médicament est administré à un patient, il subit différentes transformations successives : absorption, distribution dans l’organisme, métabolisme et enfin élimination, ceci sous l'action de diverses protéines. Les risques potentiels d’inefficacité ou de toxicité de ces médicaments sont liés à l’activité de ces protéines, placée sous l’influence de facteurs d’origine génétique, physiologique (âge, sexe, grossesse,..), physiopathologique (Insuffisance rénale, hépatique).
 
Malgré les progrès récents dans ce domaine de la pharmacologie, c’est à dire la biologie moléculaire et la génétique, force est de constater que les médicaments anti-cancéreux sont toujours administrés, pour la grande majorité d’entre eux, en fonction de la surface corporelle. Au mieux, quelques examens biologiques de base, tels que la NFS et le bilan rénal sont effectués mais les particularités individuelles ne sont pas prises en compte, notamment les spécificités génétiques qui sont à l’origine d’une importante variabilité métabolique.
Pourtant, le concept de surface corporelle ne repose sur aucune justification expérimentale ou théorique.
 
Par ailleurs, il faut rappeler l’étroitesse de l’index thérapeutique des médicaments anti-cancéreux. Par index thérapeutique, on définit la zone de concentration plasmatique pour laquelle le médicament administré est à la fois efficace sans être toxique. Il s’agit donc d’une cible thérapeutique qui est d’autant plus difficile à atteindre que la variabilité métabolique inter-patient est importante.
 
Ainsi, pour une même dose de médicament administrée à un groupe de patients, on estime que seulement 1/3 des personnes présentent la réponse attendue au traitement prescrit, tandis que pour les 2/3 restants, le traitement est soit sans effet, soit mal toléré par le patient.
 
Ces variabilités s’expriment dans la population générale sous la forme de différentes caractéristiques métaboliques appelées phénotypes :
 
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Les métaboliseurs lents présentent un déficit d'activité enzymatique. Ces patients sont à haut risque de toxicité. Lors de l’administration du médicament, ces patients se situeront d’emblée en zone toxique puisqu’ils éliminent très lentement le médicament administré (A). Certains peuvent même d’emblée présenter une toxicité grave voire mortelle.
 
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Les métaboliseurs médians présentent une activité enzymatique moyenne. Lors de l’administration du médicament, ces patients se situeront d’emblée en zone thérapeutique et l’effet escompté est attendu (B).
 
> Les métaboliseurs ultra-rapides présentent une activité enzymatique augmentée. Lors de l’administration du médicament, ces patients se situeront d’emblée en zone inefficace puisqu’ils éliminent très rapidement le médicament (C).
 
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 Les variations inter-individuelles de réponse à un médicament posent un réel problème de santé publique. En effet, la iatrogénie médicamenteuse est responsable en France de 130.000 hospitalisations (coût de 320 M€) et de 10.000 décès par an. La population des plus de 65 ans, polymédiquée, est la plus concernée. Or, l'enquête nationale sur les effets indésirables (ENEIS) (1) a montré que près de la moitié des accidents médicamenteux recensés pourraient être évitables.
Aux Etats-Unis, les accidents médicamenteux sont responsables de 10% des hospitalisations et de 106.000 décès par an (4ème cause de décès à l’hôpital) (2).
 
Une réelle individualisation des traitements en donnant « le bon médicament, à la bonne dose, au bon patient » permet d’éviter à la fois ces toxicités et cette inefficacité thérapeutique (3).
 
Ainsi, en trouvant la corrélation entre les génotypes/phénotypes spécifiques et les effets indésirables, les médicaments peuvent être administrés avec beaucoup plus de sécurité. Suite à l’analyse du profil du patient (génétique, physiologique, physiopathologique,…) on pourra adapter la dose pour qu’elle corresponde à son métabolisme ou bien, si son déficit enzymatique est vraiment majeur, proposer une alternative thérapeutique.
 
C’est à ces problématiques que répond ODPM en vous proposant les solutions suivantes : 
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ODPM Tox™ permet de prévenir les risques de toxicités graves aux fluoropyrimidines.
 
>   ODPM Protocol™ propose un réel monitoring durant le traitement par 5-Fluorouracile permettant un maintien en zone thérapeutique efficace tout au long du traitement.
 
 
Pour en savoir plus :
 
 
Références :

 

1- Quels événements indésirables gravesdans les établissements de santé publics et privés en France? Principaux résultats ENEIS.

Michel P, Quenon ML, Dijhoud A et al .  Risques et qualités en milieu de soins.  2(3), 131-138 (2005).

 

2- Incidence of adverse drug reactions in hospitalized patients. A meta-analysis of prospective studies.

Lazarou J, Pomeranz BH, Corey PN  et al. JAMA. 279(15), 1200-1205 (1998).

 

3- Pharmacogenomics: Revolution or Reaction? Genetic variation in drug development. 

Poste G. Nat Biotechnol. 16, 19-21 (1998).