Dépistage des toxicités
 
Les fluoropyrimidines (5-Fluorouracile, UFT, Capécitabine et le S1), sont des molécules très largement utilisées en cancérologie. En effet, ces molécules entrent dans la composition de près de 50% des chimiothérapies et dans le traitement de près de la moitié des cancers (colorectal, œsophage, estomac, sein, voies aerodigestives supérieures).
 
L’utilisation de ces molécules est à l’origine de nombreuses toxicités, parfois sévères. Ces effets toxiques sont dus à une surexposition au médicament liée à une large variabilité inter-individuelle du métabolisme.
 
80% de la dose administrée de 5-Fluorouracile est éliminé après réduction en 5-Fluoro-5,6-dihydrouracile par la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD). Cette enzyme est également impliquée dans le métabolisme des bases pyrimidiques endogènes (uracile et thymine).
 
Les patients déficitaires en activité DPD présentent un risque de surexposition à ces molécules et donc de toxicité aiguë, précoce et grave. Ces effets toxiques se manifestent principalement au niveau du tractus digestif et de la moelle osseuse, voire du système nerveux central, pouvant aboutir à une toxicité polyviscérale grave, potentiellement mortelle.
 
La fréquence de prescription des fluoropyrimidines, l’utilisation de fortes doses, l’extension des indications et la sévérité des toxicités aiguës dues à des déficits enzymatiques, font de leur dépistage une priorité médicale et de santé publique.
 
En pratique clinique, le dépistage s’effectue selon une approche couplée :
 
>   génétique par la recherche de polymorphismes du gène de la DPD ;
> métabolique (Index de métabolisation) par quantification du rapport Dihydrouracile/Uracile (UH2/U), reflet indirect de l’activité de l’enzyme.
 
ODPM, à partir des résultats de ces approches, évalue pour chaque patient les risques toxiques avant le traitement et propose la première dose de 5-FU.
 
 
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